Pour les Parents: Site sur la prévention des troubles du langage crée par la FNO (Fédération Nationale des orthophonistes-France)



La Fédération Nationale des Orthophonistes souhaite poursuivre sa mission de prévention auprès des parents de jeunes enfants et des professionnels de la petite enfance. Elle a créé ce site dédié à la prévention des troubles du langage. Il se veut aussi un outil dans la lutte contre l’illettrisme.

• Raconter l’histoire de l’émergence de la parole
• Montrer comment le partenariat se noue entre l’enfant et l’adulte
• Apporter des réponses
• Proposer documents et ressources
sont des missions de prévention que réalisent les orthophonistes dans leur exercice professionnel quotidien.

www.info-langage.org

le développement du langage chez les jeunes enfants

Voici un lien vers un article fort intéressant sur le développement du langage , vous y trouverez de l’information sur  le développement du langage, les signes de difficultés d’acquisition, comment apprendre au jeune enfant à parler et l’évaluation et le traitement des atteintes de la parole, etc… Bonne Lecture !

http://www.ccl-cca.ca/pdfs/ECLKC/bulletin/CSAJEBulletinLangage.pdf

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL ET INTERVENTION TRANSITIONS ARTICULATOIRES

Question de Caudine C.

Bonjour,

J’ai suivi la formation sur la dyspraxie avec Line Charron. Cette formation m’a été fort utile depuis. Je me permets de prendre qlq minutes de votre temps pour vous soumettre une problématique.

Depuis septembre2010, je vois un enfant de maternelle (5ans) qui vient d’avoir un diagnostic TED. A mon avis, les caractéristiques TED de cet enfant sont très légères. Il a par contre un gros trouble phono qui se caractérise par l’omission systématique de toutes les fricatives et du R (ex: sucon est produit uon, chauffé est produit aué etc).
Il y a également des transformations vocaliques mais qui sont constantes. Je ne suis pas certaine si je dois parler de dyspraxie compte tenu de la constance des processus. Par contre, je vois bien un certain tatonnement pour la production des phonèmes à l’isolé.

La mère travaille extrêmement fort. Elle a stimulé la production des phonèmes S, Z, F, et V (la production du trait de voisement n’a pas été facile).

A ma grande surprise, le transfert des acquis commence à se faire en conversation. Cet enfant m’impressionne pcq il est conscient de la présence de tous ces phonèmes qu’il arrive à anticiper. Par contre, il n’arrive pas du tout à produire le mot sans faire une coupure entre le phonème et la voyelle (ex: s erpent, pouss in). Ceci donne donc une production de phrase plutôt étrange!!!

Je n’arrive pas du tout à lui faire enchainer les fricatives avec la voyelle sans la coupure (les fins de mots sont bien sûr maintenant correctes). J’ai travaillé dans des syllabes simples, avec le support du geste etc… Avez-vous une autre solution???

un gros gros merci

Caudine C..
Orthophoniste
CSD…

Réponse de Line Charron

Bonjour Claudine,

1- Tout d’abord je vais tenter de répondre à ta première question à savoirà savoir comment déterminer si cet enfant présente une dyspraxie:
Pour cela je te référerais aux indicateurs de dyspraxie présenté lors de la formation et provenant de plusieurs auteurs américains (Velleman, Hammer, Strand, Bernthal, Flipsen et bien d’autres. On peut se référer à l’article dans Glossa aussi) en gardant en tête que les symptômes évoluent avec l’âge. Dans ce que tu écris le tâtonnement et la difficulté de transition d’un phonème à l’autre sont relativement typique de la dyspraxie verbale (DV). Les difficultés dans les transitions fait d’ailleurs partie des 3 indicateurs unanimement définis par les experts qui ont établi les lignes directrices de l’ASHA 2007 :
a-Erreurs inconstantes dans la production de la même syllabe ou du même mot (affectant les consonnes et les voyelles)
b-Allongement et/ou « coupures » des transitions d’un phonème ou d’une syllabe à l’autre
c-Prosodie inappropriée
J’ajouterais qu’il n’est pas nécessaire que TOUS les indicateurs soient présent au même moment.
Il pourrait être intéressant de fouiller les indices qui étaient présents en bas âge, soit dans les caractéristiques de ses productions ou dans l’histoire de développement.
Aussi étant donné l’interdépendance entre les aspects moteurs et plus purement phonologiques (linguistique) du phonème, il est loin d’être exclu que les deux composantes puissent être atteintes, donc important d’aller vérifier ces 2 aspects et les travailler selon les besoins.

2- Concernant la deuxième partie, l’acquisition de phonèmes :
Personnellement ça m’inquiète toujours un peu quand un enfant présentant une DV, acquiert très rapidement plusieurs phonèmes. Je m’explique…comme la difficulté principale chez l’enfant DV n’est pas l’acquisition de phonèmes (le phonotactique est plus atteint que le phonétique), mais de combiner ces phonèmes dans des mots (séquences de phonèmes et de syllabes), on recommande habituellement d’introduire prudemment les nouvelles cibles (phonèmes ou structure syllabiques) et de rapidement passer au travail dans les mots et les séquences de syllabes (Hammer, Bernthal, Flipsen etc…).
L’introduction de plusieurs nouveaux phonèmes peut être très difficile à gérer pour l’enfant DV. Il pourrait par exemple avoir PLUS de difficultés à savoir comment bien placer tous ces nouveaux sons dans les mots (ne met pas le bon phonème ou ne le met pas à la bonne place dans le mot), mêler les caractéristiques phonologiques de ces nouveaux sons, réaliser des placements articulatoires imprécis (ex. un « ch » entre le « s » et le « ch ») et ne pas améliorer nécessairement son intelligibilité… Si je ne me trompe, ça ne semble cependant pas être le cas de ton client.

3- Trucs pour travailler les transitions…Je te partage les miens…il y en a certainement d’autres :
– utiliser davantage l’intonation comme indice pour les transitions
– Travailler la cible en finale et tout de suite faire suivre d’une voyelle (ex. : la vaCHCH est belle, la vaCHCH est brune /va∫ԑbԑl/)=> la finale devient alors presqu’en position initiale….
– Travailler en reproduisant cette « coupure » dans les pratiques et en réduisant graduellement l’écart entre la consonne et la voyelle
– Allonger la fricative en relâchant/ouvrant doucement les articulateurs pour « accrocher » la voyelle( ex. : SSSSSSsssale)
– Essayer avec certaines voyelles facilitant la coarticulation (ex. : s+i, ch+o/ou,f+é)
– Récemment, j’ai réussi en utilisant l’indice de la DNP « ch », en faisant un long mouvement puis en transitant lentement vers la voyelle…

Si d’autres idées me viennent, je les ajouterai… tiens-nous au courant !!!
Bye!
Line Charron

CO-EXISTENCE TROUBLE DU LANGAGE ET DYSPRAXIE

Question de A-J

Bonjour,

Félicitations pour ce site!! Très intéressant et qui promet plus encore!

J’aurais une question concernant une enfant de 7ans qui a un diagnostic de dyspraxie verbale sévère et qui me semble aussi présenter un trouble langagier se caractérisant sur le plan réceptif par une lenteur de traitement de l’information, des difficultés de compréhension des concepts de temps, d’espace et de tous les concepts abstraits (tout doit être présenté visuellement). Sur le plan expressif: en plus des diffiucltés de programmation des sons, phrases incomplètes et difficultés marquées sur le plan de la structure du récit. Est-ce que l’on peut parler de dysphasie et de dyspraxie? ou les difficultés de langage sont liées à la dyspraxie? Merci de me donner vos impressions…
Salutations
A-J M, orthophoniste

Réponse de Line Charron

Bonjour A-J

J’ai pensé publier ta question car très pertinente et je me suis dit que ça pouvais en intéresser d’autres. Oui les diagnostics de dyspraxie verbale et de trouble du langage peuvent co-exister. La dyspraxie verbale peut aussi se retrouver de façon plus isolée de même que le trouble du langage. Il arrive souvent que l’on observe une prédominance de l’un ou de l’autre dans le portrait communicatif de l’enfant c’est-à-dire soit du trouble moteur de la parole (dyspraxie verbale) ou au contraire du trouble du langage. L’important c’est de bien identifier ce qui touché sans tout attribuer à l’une ou l’autre des atteintes. Ceci est notre point de vue à Andréa et moi. Plusieurs auteurs dont Edythe Strand et Amy Meredith vont dans le même sens. Quelques auteurs comme Velleman ont tendance spécifiquement pour le CAS (Childhood Apraxia of Speech- dyspraxie verbale) à voir cela comme un « syndrome » qui affecte différents aspects de la parole et du langage. Dans l’article de Glossa (section parole en développement => dyspraxie), tu pourras peut-être trouver plus d’informations.
Voici le contenu de 2 diapos de ma formation sur ce sujet:

CONCLUSION ORTHOPHONIQUE:
Amy Meredith ajoute:
UN ENFANT EST RAREMENT JUSTE DYSPRAXIQUE
Ne laissez pas le DX de dyspraxie être le seul quand il y a plus!
Ne pas présumer, parce que l’enfant est DYSPRAXIQUE, que tous les autres symptômes sont liés au Diagnostic de dyspraxie (ex. : pauvre conscience phonologique, difficulté lecture, écriture, comportements TEDD etc.)
Soyez clair avec les parents en ce qui concerne TOUS les facteurs contribuant aux déficits langagiers de l’enfant

CONCOMITANCE TROUBLE DU LANGAGE/ DYSPRAXIE:
La dyspraxie verbale peut se retrouver de façon plus isolée ou se retrouver dans des tableaux plus complexes.
La dyspraxie verbale ne fait pas partie des troubles primaires du langage mais peut s’y ajouter
Dans la description des atteintes, il est important de souligner la présence d’une dyspraxie verbale ainsi que son effet sur l’acquisition du langage

J’espère répondre à ta question,
Bye!
line Charron