Les questions

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SYMBOLES API

Question de Pauline

Bonjour,

J’ai une question très technique:
Dans un rapport, quel caractère/lettre puis-je utiliser pour transcrire un sigmatisme latéral (voisé et non-voisé) qui affecte toutes les fricatives ?

Merci d’avance pour votre aide et merci pour ce site fantastique!


Réponse de Line Charron

Merci Pauline de ta question …
en fait sur le tableau de l’API internationale la latéralisation s’écrit selon quelle est non- voisée ou voisée de la façon suivante [ɬ] ou [ɮ]. Tu peux te référer au site de l’API international que tu trouveras dans les liens pour même aller écouter ces sons ….
Line charron :)

INDICATEURS POUR DIAGNOSTIC DE DYSPRAXIE VERBALE

Question de Isabelle G

Bonjour Line,
Voici donc ma question

» je vois un enfant depuis 1an 1/2  (30taines de rencontres) et qui a maintenant 6 ans.  Est-ce que l’inconstance des productions et les erreurs de séquences sont des critères obligatoires pour conclure à une dyspraxie?

L’enfant qui fait l’objet de ma question respecte les structures des mots et est généralement constant dans ses erreurs (peu importe les contextes).  Toutefois, la prosodie est particulière (il finit généralement ses énoncés en montant de fréquence) ainsi que le rythme (il répète souvent la dernière syllabe ou le dernier son du dernier mot de son énoncé en prenant une nouvelle inspiration ex.: « J’ai mangé,   é, et après, è, j’ai bu. » ).  Il fait aussi les transformations suivantes qui affectent de manière significative son intelligibilité: -antériorisation des palatales et  des vélaires (belle évolution avec la rééducation; ces erreurs sont occasionnelles maintenant en contexte spontané; en voie d’acquisition) -erreurs de voisement/dévoisement sur plusieurs consonnes fricatives et occlusives (très résistant à la rééducation)                                                                           �
Son langage est globalement dans les normes.  Il a été vu dernièrement en ergothérapie et l’ergothérapeute voit des traits de dyspraxie mais les performances de l’enfant ne correspondent pas toutes à ses critères de dyspraxie et l’enfant évoluerait très bien depuis le début de son suivi.

En outre, j’ai fait passer à l’enfant quelques items du VMPAC et j’ai noté que les petites séquences de mouvements oro-faciaux étaient adéquates mais que l’enfant ne réussisait pas parfaitement toutes les séquences de phonèmes isolés et de syllabes couplées; ses productions étaient parfois laborieuses ou il rajoutait des « h » aspiré entre les items à répéter.  Il ne changeait toutefois pas la structure des syllabes.

Je dois conclure bientôt et je suis tentée de conclure à une dyspraxie verbale mais comme l’enfant respecte la structure des syllabes dans les mots et que ses erreurs sont constantes (productions prévisibles) j’hésite…
Pouvez-vous m’éclairer?
Merci !

Isabelle G
Orthophoniste


Réponse de Line Charron

Bonjour Isabelle, désolée de répondre tardivement et merci de ta question que tu n’es pas seule à te poser concernant les critères diagnostiques.

En fait… c’est vraiment un ensemble de critères qui fait qu’on arrive à un diagnostic de dyspraxie verbale. Oui l’inconstance des productions
est très fréquente chez l’enfant présentant une dyspraxie verbale parce qu’à la base les problèmes touchent la planification des mouvements. Oui les erreurs affectant la séquence des mouvements (se traduisant par l’ordre des syllabes et des phonèmes) est fréquemment touchée.

Il faut cependant garder en tête qu’il y a plusieurs types d’erreurs qui se retrouvent à la fois chez l’enfant présentant une atteinte praxique et chez l’enfant présentant une atteinte phonologique plus typique.

Il faudrait établir un tableau plus complet pour pouvoir s’avancer sur le diagnostic différentiel de cet enfant. Peut-être manque-t-il des informations pour conclure? Il serait intéressant d’enrichir les informations sur ses habiletés de perception phonologique par des tâches d’identification des contrastes phonologiques pour les phonèmes qui sont transformés (traditionnellement appelé discrimination auditive, ce qui n’est pas tout à fait juste car discrimination = pareil / pas pareil ….). Je reviendrai sous peu avec un petit « texte » pour parler du diagnostic différentiel et de certaines tâches d’évaluations pouvant nous aider.

Pour conclure… je ne me sentirais pas à l’aise pour l’instant de me positionner sur le diagnostic de dyspraxie verbale. Il importe d’aller appuyer les impressions cliniques d’une analyse approfondie des indicateurs ayant permis d’arriver à cette conclusion … si cela peut te donner une idée, je te cite un cours exemple d’une façon d’appuyer l’impression clinique…:

PAROLE ET PHONOLOGIE => …il ressort de façon assez claire que les productions phonologiques de l’enfant XX comportent plus d’erreurs avec l’allongement du mot, de l’énoncé ou dans des contextes plus spontanés.
Sur le plan de la structure syllabique, l’enfant XX est capable de produire des mots comportant jusqu’à 3 syllabes, les 4 syllabes sont plus rares. Il est très laborieux pour elle de respecter la structure syllabique de mots nouveaux, plus complexes (ex. : avec groupes consonantiques) ou plus longs. Même avec plusieurs formes d’aide, elle a besoin de beaucoup de pratique pour arriver à respecter la structure syllabique de ces mots.
Sans avoir évalué formellement la constance des productions, certaines inconstances sont notées ex camion /samjↄ̃/ /klamjↄ̃/ – hélicoptère /kↄptԑʁ/,/nekata/.

Plusieurs indices sur le plan phonologique, nous laissent suspecter la présence de difficultés praxiques affectant la parole de l’enfant XX :
-accroissement significatif des erreurs avec allongement ou complexification des mots ou énoncés; présence de complexifications, d’inconstances, de transformations des voyelles, grande amélioration de ses performances en ralentissant le rythme; pour sa part, l’amélioration avec un indice sur le mouvement à produire est variable. Les patrons d’erreurs affectent davantage la structure syllabique et les aspects phonotactiques.
D’autres indicateurs de dyspraxie, reliées à l’histoire de développement et au MOP s’ajoutent : Persistance d’un léger manque de contrôle salivaire; difficultés importantes aux séries diadochosinésiques; babillage tardif vers 12 mois; mots acquis perdu; aucune particularité n’a été notée au niveau de l’alimentation.

Alors je suis bien consciente Isabelle que ma réponse est partielle mais je l’espère toutefois « aidante »
merci BCP !!!!!!!
Line Charron MOA

PRONOSTIC

Question de Madame Couture

Bonjour,

De manière générale, est-il possible qu’un enfant de 4 ans, en rééducation pour une dyspraxie verbale, visiblement peu atteint par toute autre déficit , handicap ou désordre, ne présente absolument aucune amélioration au cours de 14 semaines de traitement en orthophonie ? Aussi, à partir de quel âge, environ, un tel diagnostique peut-il être confirmé et par quel professionnel ?

Merci à l’avance,

madame Couture
Professeur de Techniques d’éducation à l’enfance

 


Réponse de Line Charron

Bonjour madame Couture…

Il manque beaucoup d’information pour pouvoir répondre clairement à votre question mais je pourrais peut-être vous donner quelques facteurs qui influencent le pronostic:

1- Tout d’abord évidemment le degré de sévérité de l’atteinte=> plus l’atteinte est sévère plus les progrès peuvent être lents. Avec l’enfant qui présente une DV (dyspraxie verbale) importante, il faut parfois mesurer le progrès à petit échelle. Voici un Exemple de progression inspiré du ‘réel’ pour illustrer mon propos: Gabriel (nom fictif) réussit le son /v/ en isolé (seul) avec l’aide de plusieurs indices=> il réussit le /v/ avec la voyelle /i/ dans /vi/ AVEC l’aide d’indices => /v/ avec plusieurs voyelles différentes AVEC aide d’indices => /v/ dans les mots suivants …… AVEC indices => /v/ dans les mots suivants SANS indices => /v/ dans un énoncés à 2 mots avec aide d’indices puis sans indices puis en situation de langage spontané etc…. alors il faut parfois beaucoup de temps avant que les progrès réalisés en orthophonie se traduisent clairement en langage « courant ». MAIS on y arrive la plupart du temps…. et une fois les premiers apprentissages amorcés, le reste progresse un peu plus rapidement.

Voici d’autres éléments importants qui peuvent influencer le rythme des apprentissages:

2- la collaboration, l’attention et la motivation de l’enfant
3- ses habiletés cognitives
4- les autres atteintes langagières associées
5- l’intensité du suivi en orthophonie + les techniques utilisées (usage des principes d’apprentissage moteur mixés aux considérations linguistiques)
6- Le suivi à la maison et dans le milieu de garde
7- Une fois les premiers schèmes d’apprentissages moteurs débutés, les sons suivants s’acquièrent plus facilement et plus rapidement.
8- la maturation neurologique influence aussi les apprentissages.

J’espère que ces éléments vous apportent un éclaircissement et je vous encourage évidemment à adresser aussi la question à l’orthophoniste traitante qui pourra répondre en fonction de l’enfant à qui elle offre un suivi.

Merci de votre intérêt,
Line Charron

MÉTHODES D’INTERVENTION ET EFFICACITÉ

Question de Mélanie, étudiante à la maitrise

Je me permet de recopier une question provenant du FORUM orthophonie-Québec le 24 mars 2011:

Bonjour, je suis étudiante à la maitrise en orthophonie et je travaille actuellement sur un séminaire sur la dyspraxie verbale et j’aimerais avoir votre avis sur l’approche/technique qui est utilisée dans vos milieux pour traiter ce trouble. Ce qui semble être utilisé:
– La stimulation intégrale
– la dynamique naturelle de la parole
– Le prompt
– l’approche exposé dans les formations de Line Charron
– Beckman?
– Adpated cued technique?

Avez-vous un point de vue critique? Qu’est-ce qui fonctionne à votre avis?
Merci beaucoup pour vos réponses!!


Réponse de Line Charron

Bonjour ….
Je trouve ta question vraiment intéressante et si tu me permets je vais tenter de clarifier un peu plus en détail comment je vois les choses…
Dans l’intervention en dyspraxie verbale (DV), il a d’abord été reconnu (voir lignes directrices de l’ASHA 2007, <a href= »http://www.asha.org/docs/html/TR2007-00278.html) » qu’il était essentiel de connaitre et d’appliquer les principes d’apprentissage moteur dans le traitement en DV. Ce sont ces principes qui doivent diriger l’intervention pour agir sur les troubles de la planification motrice… sans oublier cependant de traiter les aspects phonos si atteints, J’y reviendrai plus bas…

La stimulation intégrale ou le DTTC (Dynamic temporal and tactil cueing, c est le nouveau nom) de STRAND est une méthode d’intervention qui intègre ces principes à la rééducation en orthophonie. Il y a d’ailleurs au moins une étude d’efficacité de cette méthode (Strand, E., & Debertine, P. (2000). The efficacy of integral stimulation intervention with developmental apraxia of speech. Journal of Medical Speech-Language Pathology, 8, 295–300), qui est reconnue de façon très unanime. Dans mes formations ce que je présente est une adaptation de cette méthode auquel j’ai inclus d’autres principes pour guider l’intervention : l’approche hiérarchique de Shelley Velleman, l’usage des principes d’optimisation des apprentissages moteurs, différentes façons/techniques pour fournir des indices.

L’approche hiérarchique de Velleman pour sa part permet de préciser le choix des cibles phonétiques, syllabiques et phonotactiques (selon le contexte articulatoire) à travailler et explique comment le faire. Elle ajoute ou allie, l’aspect linguistique à l’aspect moteur et est très aidante dans la façon de choisir nos cibles (mots).

Les principes d’optimisation que j’ajoute dans mes formations font en fait, parti de la stimulation intégrale, mais j’ai tenté de les rendre plus explicite, car ils n’étaient pas définis de façon assez claire pour moi dans cette méthode. Ces principes d’optimisation font en fait partie des principes d’apprentissage moteur (Schmidt : pratiques répétitives, la variabilité dans les pratiques, la fréquence, l’ajustement du niveau de la tâche, les types de feedbacks à offrir, l’ajustement du niveau de la tâche)

Les indices pour leur part permettent de mieux encoder et préciser (fournir plus d’infos) les mouvements ou les séquences de mouvements travaillés. Pour cela il existe une foule d’outils (DNP-Gestes de Borel Maisonny, gestes style Prompt etc) et aussi notre propre créativité ;-) ))

Avec Andréa MacLoed PhD ULaval, nous avons abordé les choses un peu autrement dans l’article de Glossa 2010, en décrivant TROIS ASPECTS CLÉS dans l’intervention : les indices, l’organisation des pratiques et le choix des cibles. Les principes d’intervention cités plus haut s’intègrent dans ces aspects. http://www.glossa.fr/. ((J’en profite pour souligner qu’Andréa fera une présentation à l’école d’été de l’université Laval, le 13 juin pm sur ses résultats d’étude sur l’acquisition des consonnes en français québécois et sur le diagnostic différentiel trouble phono vs dyspraxie. (Il y a d’autres bonnes conférences aussi…voirhttp://w3.fmed.ulaval.ca/readaptation/index.php?id=1015))

Pour terminer je voudrais juste ne pas oublier de dire que dyspraxie et atteinte phono sont souvent présent ‘ensemble’ à des degrés différents car ces deux aspects sont totalement interdépendants… à ne pas oublier dans l’intervention ;-)
Bonne journée!
Line

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL ET INTERVENTION TRANSITIONS ARTICULATOIRES

Question de Caudine C.

Bonjour,

J’ai suivi la formation sur la dyspraxie avec Line Charron. Cette formation m’a été fort utile depuis. Je me permets de prendre qlq minutes de votre temps pour vous soumettre une problématique.

Depuis septembre2010, je vois un enfant de maternelle (5ans) qui vient d’avoir un diagnostic TED. A mon avis, les caractéristiques TED de cet enfant sont très légères. Il a par contre un gros trouble phono qui se caractérise par l’omission systématique de toutes les fricatives et du R (ex: sucon est produit uon, chauffé est produit aué etc).
Il y a également des transformations vocaliques mais qui sont constantes. Je ne suis pas certaine si je dois parler de dyspraxie compte tenu de la constance des processus. Par contre, je vois bien un certain tatonnement pour la production des phonèmes à l’isolé.

La mère travaille extrêmement fort. Elle a stimulé la production des phonèmes S, Z, F, et V (la production du trait de voisement n’a pas été facile).

A ma grande surprise, le transfert des acquis commence à se faire en conversation. Cet enfant m’impressionne pcq il est conscient de la présence de tous ces phonèmes qu’il arrive à anticiper. Par contre, il n’arrive pas du tout à produire le mot sans faire une coupure entre le phonème et la voyelle (ex: s erpent, pouss in). Ceci donne donc une production de phrase plutôt étrange!!!

Je n’arrive pas du tout à lui faire enchainer les fricatives avec la voyelle sans la coupure (les fins de mots sont bien sûr maintenant correctes). J’ai travaillé dans des syllabes simples, avec le support du geste etc… Avez-vous une autre solution???

un gros gros merci

Caudine C..
Orthophoniste
CSD…

Réponse de Line Charron

Bonjour Claudine,

1- Tout d’abord je vais tenter de répondre à ta première question à savoirà savoir comment déterminer si cet enfant présente une dyspraxie:
Pour cela je te référerais aux indicateurs de dyspraxie présenté lors de la formation et provenant de plusieurs auteurs américains (Velleman, Hammer, Strand, Bernthal, Flipsen et bien d’autres. On peut se référer à l’article dans Glossa aussi) en gardant en tête que les symptômes évoluent avec l’âge. Dans ce que tu écris le tâtonnement et la difficulté de transition d’un phonème à l’autre sont relativement typique de la dyspraxie verbale (DV). Les difficultés dans les transitions fait d’ailleurs partie des 3 indicateurs unanimement définis par les experts qui ont établi les lignes directrices de l’ASHA 2007 :
a-Erreurs inconstantes dans la production de la même syllabe ou du même mot (affectant les consonnes et les voyelles)
b-Allongement et/ou « coupures » des transitions d’un phonème ou d’une syllabe à l’autre
c-Prosodie inappropriée
J’ajouterais qu’il n’est pas nécessaire que TOUS les indicateurs soient présent au même moment.
Il pourrait être intéressant de fouiller les indices qui étaient présents en bas âge, soit dans les caractéristiques de ses productions ou dans l’histoire de développement.
Aussi étant donné l’interdépendance entre les aspects moteurs et plus purement phonologiques (linguistique) du phonème, il est loin d’être exclu que les deux composantes puissent être atteintes, donc important d’aller vérifier ces 2 aspects et les travailler selon les besoins.

2- Concernant la deuxième partie, l’acquisition de phonèmes :
Personnellement ça m’inquiète toujours un peu quand un enfant présentant une DV, acquiert très rapidement plusieurs phonèmes. Je m’explique…comme la difficulté principale chez l’enfant DV n’est pas l’acquisition de phonèmes (le phonotactique est plus atteint que le phonétique), mais de combiner ces phonèmes dans des mots (séquences de phonèmes et de syllabes), on recommande habituellement d’introduire prudemment les nouvelles cibles (phonèmes ou structure syllabiques) et de rapidement passer au travail dans les mots et les séquences de syllabes (Hammer, Bernthal, Flipsen etc…).
L’introduction de plusieurs nouveaux phonèmes peut être très difficile à gérer pour l’enfant DV. Il pourrait par exemple avoir PLUS de difficultés à savoir comment bien placer tous ces nouveaux sons dans les mots (ne met pas le bon phonème ou ne le met pas à la bonne place dans le mot), mêler les caractéristiques phonologiques de ces nouveaux sons, réaliser des placements articulatoires imprécis (ex. un « ch » entre le « s » et le « ch ») et ne pas améliorer nécessairement son intelligibilité… Si je ne me trompe, ça ne semble cependant pas être le cas de ton client.

3- Trucs pour travailler les transitions…Je te partage les miens…il y en a certainement d’autres :
– utiliser davantage l’intonation comme indice pour les transitions
– Travailler la cible en finale et tout de suite faire suivre d’une voyelle (ex. : la vaCHCH est belle, la vaCHCH est brune /va∫ԑbԑl/)=> la finale devient alors presqu’en position initiale….
– Travailler en reproduisant cette « coupure » dans les pratiques et en réduisant graduellement l’écart entre la consonne et la voyelle
– Allonger la fricative en relâchant/ouvrant doucement les articulateurs pour « accrocher » la voyelle( ex. : SSSSSSsssale)
– Essayer avec certaines voyelles facilitant la coarticulation (ex. : s+i, ch+o/ou,f+é)
– Récemment, j’ai réussi en utilisant l’indice de la DNP « ch », en faisant un long mouvement puis en transitant lentement vers la voyelle…

Si d’autres idées me viennent, je les ajouterai… tiens-nous au courant !!!
Bye!
Line Charron

CO-EXISTENCE TROUBLE DU LANGAGE ET DYSPRAXIE

Question de A-J

Bonjour,

Félicitations pour ce site!! Très intéressant et qui promet plus encore!

J’aurais une question concernant une enfant de 7ans qui a un diagnostic de dyspraxie verbale sévère et qui me semble aussi présenter un trouble langagier se caractérisant sur le plan réceptif par une lenteur de traitement de l’information, des difficultés de compréhension des concepts de temps, d’espace et de tous les concepts abstraits (tout doit être présenté visuellement). Sur le plan expressif: en plus des diffiucltés de programmation des sons, phrases incomplètes et difficultés marquées sur le plan de la structure du récit. Est-ce que l’on peut parler de dysphasie et de dyspraxie? ou les difficultés de langage sont liées à la dyspraxie? Merci de me donner vos impressions…
Salutations
A-J M, orthophoniste

Réponse de Line Charron

Bonjour A-J

J’ai pensé publier ta question car très pertinente et je me suis dit que ça pouvais en intéresser d’autres. Oui les diagnostics de dyspraxie verbale et de trouble du langage peuvent co-exister. La dyspraxie verbale peut aussi se retrouver de façon plus isolée de même que le trouble du langage. Il arrive souvent que l’on observe une prédominance de l’un ou de l’autre dans le portrait communicatif de l’enfant c’est-à-dire soit du trouble moteur de la parole (dyspraxie verbale) ou au contraire du trouble du langage. L’important c’est de bien identifier ce qui touché sans tout attribuer à l’une ou l’autre des atteintes. Ceci est notre point de vue à Andréa et moi. Plusieurs auteurs dont Edythe Strand et Amy Meredith vont dans le même sens. Quelques auteurs comme Velleman ont tendance spécifiquement pour le CAS (Childhood Apraxia of Speech- dyspraxie verbale) à voir cela comme un « syndrome » qui affecte différents aspects de la parole et du langage. Dans l’article de Glossa (section parole en développement => dyspraxie), tu pourras peut-être trouver plus d’informations.
Voici le contenu de 2 diapos de ma formation sur ce sujet:

CONCLUSION ORTHOPHONIQUE:
Amy Meredith ajoute:
UN ENFANT EST RAREMENT JUSTE DYSPRAXIQUE
Ne laissez pas le DX de dyspraxie être le seul quand il y a plus!
Ne pas présumer, parce que l’enfant est DYSPRAXIQUE, que tous les autres symptômes sont liés au Diagnostic de dyspraxie (ex. : pauvre conscience phonologique, difficulté lecture, écriture, comportements TEDD etc.)
Soyez clair avec les parents en ce qui concerne TOUS les facteurs contribuant aux déficits langagiers de l’enfant

CONCOMITANCE TROUBLE DU LANGAGE/ DYSPRAXIE:
La dyspraxie verbale peut se retrouver de façon plus isolée ou se retrouver dans des tableaux plus complexes.
La dyspraxie verbale ne fait pas partie des troubles primaires du langage mais peut s’y ajouter
Dans la description des atteintes, il est important de souligner la présence d’une dyspraxie verbale ainsi que son effet sur l’acquisition du langage

J’espère répondre à ta question,
Bye!
line Charron